1. |
Crue printanière
01:04
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Que le fruit de ta chair
traverse tes eaux
à la nage,
comme un fauve enfilant des anneaux,
les premiers de son âge peuplier
ou bouleau
sous le grand chapiteau
des orages.
Que le fruit de ta chair
traverse à la nage
tous tes maux,
qu’il atterrisse, qu’il alunisse, qu’il amerrisse
en un mot,
sans ambages,
sans ombrage,
sur la mère ferme de ta peau.
© Léonard Constant, 2019, tous droits réservés.
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2. |
Complainte sexicaine
03:20
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Las ! qu’on lui soupire pont
d’or ou de papier,
ma brune n’a pas jupons
très procéduriers…
Sous la mâche de ma brune,
un plantain astèque
se saumure jusqu’aux prunes
dans l’ignée pastèque.
Ma belle traînée de poudre,
ma brune s’allonge,
ma brune est en train de coudre
un tissu de songes.
« T’es qui » ci et « T’es qui » là,
Paroles bues trop…
Las ! elle se tortilla
Sous un sombr' héros…
Las ! on siffle à sa froissure
ma tasse d’été,
un ouvrage cent fois sur
son corps de métier…
Ma brune a brûlé pourpoint
sans toucher d’oseille
avec un amour d’appoint
dans une bouteille.
« T’es qui » ci et « T’es qui » là,
Paroles bues trop…
Las ! elle se tortilla
Sous un sombr' héros…
« T’es qui » ci et « T’es qui » là,
Paroles bues trop…
Las ! elle se tortilla
Sous un sombr' héros…
© Léonard Constant, 2003-2004, tous droits réservés.
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3. |
Amsterdam
02:17
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Amsterdam livrée en pâture
aux jambes-couteaux de tes dames,
les trams te scient et te suturent,
tranchent ton pain de macadam.
Amsterdam des canaux usés,
tu n'es pas la ville-musée
au gibet de quelque cimaise :
dans ton accent de mayonnaise,
les enfants te jouent au ballon,
les promeneurs te jouent aux dames
aux pavés de la Place Dam,
et les belles t'acuponcturent
avec l'aiguille des talons.
Amsterdam livrée en peinture
aux jambes-pinceaux de tes dames,
les belles de toutes pointures
marchent pour repriser ta trame
de rues et de canaux usés
avec l'aiguille des talons,
un grain de selle de vélo
et le fil de la plus belle eau.
© Léonard Constant, 2003, tous droits réservés.
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4. |
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Faites tous les détours
pour ces tours fait's au tour,
pour ces jambes sans âge,
pour aller sans ambages
à la Mecque des mecs !
car, quand on est à sec
et qu'les ans vous vendangent,
on se mang' les phalanges...
Manque de pot, la fleur de l'âg' crève en vitesse.
À mon tour d'y voir clair... avec des yeux de vieux !
Triste est la route de la soi-disant sagesse
si autant en emporte le ventre des dieux !
La mort mord à dents d'or
dans la vie qui s'endort,
or on fait force efforts,
on s'efforc' d'être fort,
mais on n'est plus César,
au hasard de ces arts :
convaincu qu'on n'vient plus,
on voit bien qu'on n'vainc plus...
Manque de pot, la fleur de l'âg' crève en vitesse.
À mon tour d'y voir clair... avec des yeux de vieux !
Rude est la route de la soi-disant sagesse
si autant en emporte le ventre des dieux !
Que vaut l'âge volage
sans les marivaudages ?
En ramage, en images,
qu'on s'attache à l'adage :
« Cueillez dès aujourd'hui
tout l'éros de la vie ! —
Quand les ans vous vendangent,
on se mang' les phalanges... »
Manque de peau, la fleur de l'âg' crève en vitesse.
À mon tour d'y voir clair... avec des yeux de vieux !
Rude est la route de la soi-disant sagesse
puisqu'autant en emporte le ventre des dieux !
© Léonard Constant, 1997, tous droits réservés.
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5. |
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Il me suffit de fermer les paupières pour me payer la toile, descendre la nef de ma mémoire et aller t'adorer sous la coupole de mon crâne : ton profil est imprimé sur mes yeux comme l'effigie d'une reine sur deux pièces de monnaie, ton visage sur le tissu de mon cerveau comme celui du Christ sur le Suaire de Turin : il me suffit de fermer les paupières pour me payer la toile, descendre la nef de ma mémoire et aller t'adorer sous la coupole de mon crâne : ton profil est imprimé sur mes yeux comme l'effigie d'une reine sur deux pièces de monnaie...
© Léonard Constant, 2015, tous droits réservés.
Vidéoclip : https://youtu.be/IVa6FrnZ8yM
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6. |
Pique vaudou
01:45
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Ma tigresse, ma terreur,
qui plantes tes aiguilles dans mon coeur
comme dans une petite poupée vaudou...
mon ogresse aux fesses de flamme,
mon petit moulinex à mouliner mon âme,
mon infirmière aux seins si fiers
qu’ils me piquent vaudou...
Mon petit bouquet de griffes,
mon incendie aux larmes de canif,
je cuis dans ta magie rouge jusqu’au cou...
ma divine aux mille épines,
ma dingue petite seringue à l’encre de Chine,
mon infirmière aux cils de fer
qui me piquent vaudou...
Mon infirmière aux seins de fer
qui me piquent vaudou...
Mon infirmière, ton coeur de fer
me pique vaudou...
© Léonard Constant, 2017, tous droits réservés.
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7. |
Encorbellement
01:14
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Le petit te charpente
comme un buffet chinois
dont on abuse un samedi soir
entre deux pans de la 5 nord
mais t'est belle t'es belle de ce détour
de cet amendement à ta constitution
qui te calligramme
comme un souffleur de verre
t'es belle tu t'encorbelles
t'encore plus belles
tu te précèdes
et nous boutures
t'es ronde et belle de l'enfant d'avalanche
t'es belle de ta peau blanche
tombée sur lui comme un janvier
tu nous précèdes
un pied déjà dans l'infirmière
l'hôpital est plus loin qu'un souvenir d'enfance
mais j'avale des quartiers comme une grève syndicale
il souffle un vent d'anniversaire
sur les bougies de la Buick
j'ai mis la clé dans le contact
comme une pièce ancienne
dans un juke-box d'antiquaire
et tout déjà n'est que musique
et tout déjà n'est que lumière
© Léonard Constant, 2002, tous droits réservés.
Vidéoclip : https://youtu.be/cebmkb9uHxQ
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Cachaça Prod Gatineau, Québec
Cachaça Prod vous souhaite la bienvenue dans l'alambic à musiques, à paroles et à images. Notre horaire de distillation, nos projets et nos collaborations nous permettent déjà d'entrevoir d'enivrantes parutions à notre catalogue. Nos premières productions : « Flortografia », un album signé Léonard Constant & le Florquestra (2013), et « Sur la mère ferme de ta peau », de Léonard Constant (2019). ... more
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